L’adoration est un phénomène psychologique qui s’exprime par le biais des états du cœur et des membres. Celle-ci repose sur deux piliers : l’amour parfait et l’humiliation parfaite « engendrés par la sensation de grâce émanant du Bien-aimé qui alimente l’amour et par l’autocritique de son âme pécheresse et des actes de dévotion qui nourrissent l’humiliation à son comble».
L’adoration est donc un phénomène de réciprocité entre le Créateur et la créature, entre la Main qui donne et celle qui reçoit, entre le Bienfaiteur et celui qui jouit de Sa Générosité. La Grâce divine est le moteur de cette relation qu’il est possible d’alimenter grâce à la connaissance et à l’effort. Elle n’est ni un dû ni un poids encombrant. Les efforts qu’entreprend l’initié pour gravir les paliers de la connaissance lui faisant découvrir la Grandeur de l’Être vénéré et Sa Générosité illimitée le confortent dans la nécessité de L’adorer.
L’adoration n’est rien d’autre que la manifestation de l’amour sans lequel la servitude volontaire n’aurait aucune saveur. Plus haut on se hisse dans les voies de l’amour, plus profond s’ancre la graine de la vénération.
Dans la sourate al-fâtiha, (C’est Toi que nous adorons, et c’est Ton aide que nous recherchons ) (1 : 5), le thème de l’adoration est introduit par les versets destinés à glorifier et à encenser l’Être adoré. Nous avons là la preuve que l’adoration n’est que le fruit de la connaissance et de la reconnaissance de la divinité. Cet enchaînement des idées dans le Coran et en particulier dans la sourate al-fâtiha est loin d’être anodin. Il y a la volonté, dans le passage qui nous intéresse, de mettre en évidence le lien étroit qui existe entre l’adoration et l’invocation stimulée par l’espoir. En définitive, et sous un certain angle, le dernier degré dans le thermomètre des émotions est la soumission des organes à la Volonté de Dieu après lui avoir offert son cœur.
Pourquoi Dieu nous enjoint il de l’adorer ? Dr Sami ´Ameri
éditions al Bayyinah 2022
P32-33
