Le Coran, miracle par excellence de l’islam par l’islamologue italienne Laura Veccia Vaglieri

Et le miracle de l’Islam par excellence est le Coran, par lequel une tradition constante et ininterrompue nous transmet des informations d’une certitude absolue.

C’est un livre inimitable. Chacune de ses expressions est compréhensive et mesurée, ni trop concise ni trop prolixe ; son style est unique, n’ayant pas de précédent dans la littérature arabe. L’effet qu’il produit sur l’âme est obtenu sans artifice de mensonge ni de fausseté ; il y parvient grâce à sa supériorité intrinsèque. Tous ses versets sont d’une éloquence égale, même s’ils traitent de sujets qui doivent nécessairement en affecter le ton, tels que les commandements et les interdictions. Histoires de Prophètes, descriptions du commencement et de la fin du monde, sentences et attributs divins se répètent de manière si impressionnante qu’elles n’en affaiblissent pas l’effet. Les passages d’un sujet à l’autre ont lieu sans que jamais l’expression fléchisse ; la profondeur de vue et la limpidité du style, deux qualités qui vont rarement ensemble, s’y trouvent réunies. Chaque figure de rhétorique y trouve une application parfaite.

Comment ce livre merveilleux pourrait-il être l’œuvre de Muhammad, un arabe illettré qui, de toute sa vie, n’a composé que deux ou trois vers, dont aucun ne révèle la moindre qualité poétique.

Pour dissiper leurs doutes, les opposants et adversaires de l’islam furent invités par Muhammad à composer un livre semblable au Coran, ou du moins un chapitre : « Si vous êtes dans le doute au sujet de ce que Nous avons révélé à Notre serviteur, apportez une sourate semblable à ceci ; appelez vos témoins autres que Dieu, si vous êtes véridiques ». Et bien que les hommes éloquents fussent aussi nombreux que les grains de sable parmi les Arabes, les ennemis de l’Islam ne furent pas en mesure de produire quoi que ce soit qui puisse rivaliser avec le Coran. Ils le combattirent par les armes, mais non par la parole.

Mais, outre la perfection de la forme et de la méthode, le Livre s’est révélé aussi inimitable par sa substance même, car nous y lisons, entre autres, des prévisions d’événements futurs et des descriptions d’événements qui eurent lieu des siècles auparavant mais étaient généralement ignorés. Il est fréquemment fait référence aux lois de la nature, à diverses sciences, religieuses ou profanes. On y trouve réunie en somme une sagesse que le plus intelligent des hommes, le plus grand des philosophes, le plus habile des politiques, ne pourrait pas embrasser.

Pour toutes ces raisons, le Coran ne pouvait être l’œuvre d’un homme sans éducation, ayant toujours vécu dans un milieu idolâtre et fruste, éloignée des hommes d’érudition et de religion. Quelqu’un qui n’a cessé de répéter qu’il n’était qu’un homme comme les autres, et, par conséquent, un homme quin’avait pas les moyens d’accomplir des miracles, sinon avec le concours de son Dieu omnipotent. Le Coran ne peut avoir été conçu que par un esprit omniscient auquel rien n’échappe, pas même le poids d’un atome, que ce soit sur terre ou au ciel.

Mais il y a une autre preuve de l’origine divine du Coran : C’est le fait qu’il se soit conservé intact à travers les siècles depuis l’époque de sa révélation jusqu’à aujourd’hui.

Ainsi demeurera-t-il, si Dieu le veut, tant que l’univers existera. Lu et relu dans tout le monde musulman, ce Livre ne suscite chez le croyant aucun ennui : Au contraire, à travers des lectures répétées, il se fait aimer chaque jour davantage. Chez celui qui le lit et chez celui qui l’écoute, il fait naître un profond sentiment de crainte et de respect. Chacun peut, avec facilité, l’apprendre par cœur. En dépit du recul actuel de la foi religieuse, il y a aujourd’hui des milliers de personnes capables de le réciter de mémoire. Rien qu’en Egypte, le nombre de gens qui savent le Coran par cœur dépasse celui des gens qui, dans toute l’Europe, sont capables de réciter les Evangiles par cœur.

Ce n’est donc pas la violence des armes, ce ne sont pas les pressions de missionnaires importuns qui causèrent la grande et rapide diffusion de l’Islam, mais surtout le fait que ce Livre présenté par les Musulmans aux vaincus avec la liberté de l’accepter ou non, était le Livre de Dieu, la parole de la Vérité, le plus grand miracle que Muhammad pût montrer à ceux qui doutaient et à ceux qui demeuraient réfractaires.

Mis à part les deux dogmes fondamentaux déjà mentionnés, l’unité de Dieu et la mission de Muhammad, tous les autres dogmes auxquels les musulmans croient et qui sont acceptés par la communauté islamique après des siècles d’études et de débats ne sont pas de nature à faire obstacle en aucune façon à la science moderne ni à s’opposer aux vérités philosophiques.

Laura Vaccia Vaglieri Clarification limpide de l’islam p31-34