Méditation & réflexion sur la sourate la Caverne

Salam Alaykoum Wa RahmatuLlah Wa Barakatuh.

Que la paix et le salut d’Allah soient sur notre Prophète, sa pure famille, ses nobles Compagnons et quiconque les ont suivis et les suivent en toute vertu. Ceci étant dit :

Le Prophète صلى الله عليه وسلم nous a recommandé de lire la sourate n°18 : la Caverne (Al Kahf) chaque vendredi.

La cause de Révélation de cette sourate concerne de manière générale trois questions qui furent posées au Prophète صلى الله عليه وسلم de la part de Quraych en guise de véracité de son message ou non. Ces trois questions concernaient :

1- Les Gens de la Caverne.
2- Al Khadir ou Al Khidr.
3- Dhûl Qarnayn.

Des questions auxquelles le Messager صلى الله عليه وسلم a pu fournir des réponses uniquement après la Révélation d’Allah descendue sur lui.

Cela n’est pas sans nous rappeler les trois questions auxquelles toute personne sera confrontée dans la tombe et dont les deux Anges, Munkir et Nakir, attendront les réponses de sa part :

1- Quel est ton Seigneur ?
2- Quelle est ta Religion ?
3- Quel est ton Prophète ?

Des questions là encore auxquelles la personne ne pourra fournir les réponses uniquement après l’affermissement de son Seigneur à ce moment-là.

Cette sourate débute par la louange d’Allah : « Al HamduliLlah » d’où l’importance de ce Dhikr en toute circonstance dans la vie du musulman : dans la richesse comme dans pauvreté ; dans l’aisance comme dans l’adversité ; dans la santé comme dans la maladie ; dans la plénitude comme dans la solitude ; etc.

De même, dans cette sourate, il y a l’importance de toujours dire : « Inchâ’Llah » avant d’entreprendre toute chose : individuelle ou collective ; mondaine ou religieuse ; profane ou sacrée ; etc.

Il y a encore la mention de l’expression : « Mâ Châ’Llah Lâ [Hawla Wa] Quwwata Illa BiLlah » qui signifie que rien – dans l’Univers, la Terre, en Mer, voire en nous-mêmes – ne se meut ni n’agit excepté par la force et la puissance d’Allah ainsi que Sa volonté. Et cette parole représente ni plus ni moins que l’une des huit portes du Paradis : la Porte de la HawqaLlah par laquelle tout serviteur qui y a été assidu y accèdera, comme cela a été attesté dans des hadiths authentiques.

Par ailleurs, nous connaissons tous les mérites de ce jour mais aussi les événements qui lui ont été rattachés. Notamment, à la fin des temps, la survenue du Premier Souffle de la Trompe (Nafkh Fî Sûr). Ce jour marquera alors la fin de toute chose terrestre et le début de la Résurrection. D’où la subtilité que ce Souffle Ultime synonyme de la fin de l’humanité a été mentionné à la fin de cette sourate… SubhânaLlah.

Également, nous connaissons tous les mérites de cette sourate, notamment qu’elle constitue une protection contre le Faux-Messie (Massîh Ad-Dajjâl), sa tentation et ses tribulations, et surtout l’immense corruption qu’il commettra avec lui à la surface de la Terre.

Ainsi, on comprend que cette sourate a un lien significatif avec tout ce qui concerne la fin des temps (Âkhir Az-Zaman) et le fait que le musulman doit être prêt à faire face à tout cela et chercher à s’en prémunir et de se protéger.

Par conséquent, nous devons bien comprendre le contenu de cette sourate et surtout réfléchir profondément sur les quatre histoires qui y sont racontées de sorte qu’Allah veut que l’on se souvienne « chaque semaine » de ces histoires, leurs enseignements et les leçons à en tirer. En effet, nous pouvons dire que chaque semaine – de ce vendredi au suivant – nous serons confrontés à ce qui y est mentionné, ne serait-ce au moins à l’une d’entre elles sinon toutes, et cela durant toute notre vie :

Histoire 1 : Les jeunes hommes réfugiés dans la caverne : L’épreuve dans la foi et la religion.

Histoire 2 : Le propriétaire des deux jardins : L’épreuve dans la fortune et la richesse (l’argent et les biens en général).

Histoire 3 : Moise (paix sur lui) et Al Khadir ou Al Khidr : L’épreuve dans la connaissance et le savoir.

Cette histoire entre ces deux hommes pieux et vertueux contient trois histoires annexes :

a– Une embarcation volontairement dégradée.

b– Un jeune garçon volontairement tué.

c– Un mur volontairement réparé.

Histoire 4 : Dhûl Qarnayn avec le peuple confronté au peuple de Gog et Magog : L’épreuve dans le savoir et le pouvoir.

Ces quatre histoires ont pour principales leçons :

Histoire 1 : L’Émigration dans la voie de Dieu pour la protection de sa foi.

Histoire 2 : La reconnaissance du bienfait d’Allah et Son remerciement.

Histoire 3 : La pondération dans la manière d’être et ne pas se fier aux apparences pour définir nos premières réactions.

Histoire 4 : L’instauration de la justice et la protection des gens dans ce qui peut leur nuire.

Pour résumer :

La 1ère histoire concerne notre relation avec notre Seigneur entre fidélité et sincérité.

La 2nde histoire concerne notre relation avec nos semblables entre bonté et charité.

La 3ème histoire concerne notre relation avec nous-même entre humilité et perspicacité.

La 4ème histoire concerne notre relation avec l’autorité entre droits et devoirs.

Au regard de ce qui précède, il apparait clairement en filigrane que ces quatre histoires sont intimement connectées avec les quatre questions auxquelles toute personne devra répondre devant son Seigneur au Jour de la Résurrection et qui concerneront :

1– Sa vie.
2– Sa jeunesse.
3– Ses acquisitions.
4– Sa connaissance.

– La 1ère question englobe les Quatre histoires de cette sourate avec tout ce que la personne est amenée à rencontrer au cours de celle-ci durant son séjour terrestre ici-bas.

– La 2nde question est connectée avec la 1ère histoire avec l’importance de la bonne compagnie, notamment des pieux et des vertueux durant toute notre vie et plus particulièrement au cours de la jeunesse caractérisée par l’innocence et l’insouciance.

– La 3ème question est connectée à la 2nde histoire avec l’obtention d’acquis licites et leur bon acquittement en signe de gratitude envers Allah.

– La 4ème question est connectée à la 3ème histoire avec l’importance de l’acquisition du savoir et la manière dont on doit se comporter au moment de son acquisition et surtout une fois acquis, et plus particulièrement dans notre relation avec les gens en général.

Enfin, comment ne pas penser à la notion de départ et de voyage présente tout au long de cette sourate, de son début jusqu’à sa fin :

– Des jeunes qui quittent leur famille, leur foyer, leur terre, leur vie, etc. et s’en vont pour aller chercher sécurité et sûreté quitte à se réfugier dans les entrailles de la terre : une caverne, après avoir vécu dans un doux cocon familial et familier… Émigration

– Un noble Prophète et son vertueux disciple qui quittent leur peuple, leurs proches, leur terre, leur vie, etc. et s’en vont par monts et vallées pour chercher connaissance et savoir quitte à éprouver faim et fatigue, en mer et sur terre, après avoir déjà traversé tant de vicissitudes…Éducation

– Un homme vertueux qui quitte tout pour enseigner à un Messager et Prophète d’Allah une science que ce dernier ignore quitte à commettre des actes apparents qui vont l’encontre de la disposition naturelle, la religion et la raison… Instruction

– Un homme de pouvoir qui ne cesse de voyager, ici et là, parcourant la Terre dans tous les sens pour finalement aider un peuple et le protéger de son ennemi, de manière totalement désintéressée et sans demander aucune contrepartie… Compassion

– Enfin, le non croyant qui après toute une vie menée dans l’impiété son lieu de résidence finale est l’Enfer tandis que le croyant qui après tout une vie menée dans la foi son lieu de résidence finale est le Paradis Al Firdaws….Rétribution

Départ, Itinéraire, Parcours, Voyage, etc. Peu importe le nom donné…

Tout ceci correspond à un cheminement intellectuel et spirituel de la personne en ce bas monde dont le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم lui-même nous a dit qu’il était en cette vie d’ici-bas tel un itinérant et un voyageur qui s’était assis à l’ombre d’un arbre le temps de se reposer un peu pour ensuite reprendre son chemin, ou plutôt, sa marche en avant. Car, en effet, il en est ainsi du croyant : ce dernier est toujours en mouvement recherchant sans cesse l’agrément de son Seigneur, le Clément (Ar-Rahmân), nom divin qui revient sans cesse dans les versets du Coran lorsque notre Créateur mentionne la rencontre des serviteurs avec Lui au Jour de la Résurrection…

Finalement, pour quiconque médite et réfléchit profondément le dernier verset de cette sourate, on comprend pourquoi Allah a magistralement conclu cette sourate et a dit :

{Dis : « En fait, je ne suis qu’un être humain comme vous à qui il m’est révélé que : « Votre dieu est un Dieu Unique. » Quiconque donc espère la rencontre de son Seigneur, qu’il œuvre donc vertueusement et qu’il n’associe rien ni personne dans l’adoration de son Seigneur. »}

Ce verset, dont l’exégèse mériterait d’être faite en détail, clôt de manière concise et précise l’ensemble de ce qui a été abordé dans ce bref message et ce que contient cette sublime sourate.

Et Allah sait mieux. De la part d’un serviteur indigent et dans le besoin de son Seigneur à chaque instant et en tout moment. Votre frère en Allah PMI.

Prenez soin de vous, de vos familles et de toutes vos personnes proches.

Qu’Allah vous bénisse et vous préserve où que vous soyez.

Amîn Yâ Rabba Al ‘Âlamîn.

Wa Salam.

Libre à chacun de diffuser et transférer à ses contacts.

BarakaLlahu Fikum Wa JazakumLlah Khayran