Deux livres sur Malek Bennabi dans les archives policières et judiciaires françaises

Malek Bennabi a publié l’essentiel de son œuvre dans les années 40 et 50. Il avait même commencé à écrire dans les années 30. A ce titre, la jeune génération le considérait comme l’homme d’avant-hier dont l’oeuvre porte la marque de son époque. Certains, désireux de « se tourner vers l’avenir », s’empressaient de décréter que cet « homme du passé » serait dépassé.

Malgré cette tendance à faire entrer Bennabi dans un musée, ou en confiant l’organisation de colloques pour le célébrer au seul ministère des affaires religieuses, la réédition, même peu soignée, dans les années 90, d’une partie de ses livres a contribué à contrarier ceux qui espéraient le faire oublier définitivement. Mais ces rééditions ont été faites dans la mouvance d’un petit parti politique, et beaucoup refusaient l’enfermement d’un penseur universel à l’intérieur du cadre étroit d’une micro-formation. Les initiateurs de ces rééditions donnaient l’impression de vouloir mettre le prestige de ce penseur atypique au service d’un projet politique qui restait en-deçà des ambitions de l’auteur dont l’objectif est de mettre le politique et le religieux réunis au service d’un projet de « civilisation ». D’où les réserves des lecteurs attentifs de Bennabi qui dit avoir fui les étudiants musulmans du quartier latin pour éviter « la saturation politique », et qui mit en garde contre les inconvénients du « partisme » et du « carriérisme », désignés par lui, en 1955, comme causes possibles des échecs des États nés de la décolonisation.

Puis il y eut périodiquement des regains d’intérêt pour le théoricien de la « colonisabilité » à chacun des grands tournants de l’histoire du monde musulman contemporain que suivaient des examens de conscience conduisant à voir que la durée de vie des idées de Bennabi est liée à son indépendance d’esprit et à la validité des conclusions auxquelles il avait abouti en approfondissant plus que les autres l’étude des « problèmes musulmans ». Cet examen de conscience a été esquissé à l’occasion des « printemps arabes » de 2011, puis durant le Hirak algérien de 2019, quand le portrait de Bennabi était brandi en même temps que ceux des grandes figures de la Renaissance algérienne choisies comme inspirateurs du changement.

En Orient, les nouvelles études sur Bennabi sont le fait notamment d’anciens disciples de Syed Qotb qui étaient prévenus contre lui en souvenir des désaccords entre les deux penseurs qui furent révélés, brièvement, dans l’Afro-Asiatisme. Mais, après le 11 septembre 2001, ces militants découvrirent les dangers d’une mauvaise lecture de « fi Dhilali al Qoran » et de « Ma’alim fi Tariq ». Certains d’entre eux dirent : « Maintenant, essayons Bennabi… ». C’est le cas des organisateurs d’intéressants colloques, comme celui de Doha sur les « Conditions de la Renaissance », à l’occasion du 70 eme anniversaire de la parution de ce livre.

Un an après le début du Hirak, on vu le regain d’intérêt pour Bennabi se traduire par la publication, presque en même temps, de deux livres portant plus sur sa vie que sur son œuvre. Les ouvrages résultent de la consultation des archives policières et judiciaires françaises1.

La présentation, par les responsables de la Fondation Benbadis, du livre de Allaoua Amara, historien-enseignant à l’université de Constantine, et de Ryadh Chérouana, traducteur, promet des révélations sur des « aspects cachés de la vie de Bennabi ». Cela donne envie de ne plus refermer le livre jusqu’à la découverte de cette « face cachée » annoncée dans la présentation. Le lecteur est plus enthousiasmé encore à la lecture des précautions recommandées, à juste raison, par les co-auteurs qui insistent sur la contextualisation des 130 pièces d’archives présentées sobrement, avec peu de commentaires. Le lecteur a droit à d’utiles développements sur l’historique des services de police, comme le SLNA (Service des Liaisons Nord-Africaines), qui suivaient Bennabi à la trace. De légères erreurs apparaissent dans cet éclairant aperçu. Par exemple ,les responsables de ce service sont présentés comme des officiers des Affaires Indigènes venus en Algérie du Maroc, où ils auraient connu Lyautey, alors que le futur « Maréchal de l’Islam » a été limogé en 1925, et que le lieutenant d’aviation Paul Schoen n’est arrivé qu’en 1927 au Maroc où il s’est passionné pour l’étude des confréries du sud du royaume, avec comme arrière-pensée l’usage possible du maraboutisme au profit de la colonisation. Schoen n’est arrivé en Algérie qu’en 1938, avec le grade de capitaine mis au service du CIE, ancêtre du SLNA de 1948.

Mais l’enthousiasme du lecteur commence à baisser quand il découvre comme première pièce d’ « archives » réputée renseigner sur la face cachée de Bennabi…son acte de naissance, qui n’a jamais été un secret !

Cela conduit à réviser en baisse le nombre de documents réellement inédits, d’autant plus que dans ces 130 pièces supposées contenir des révélations sur ce que Bennabi est accusé-implicitement, mais de manière récurrente- d’avoir voulu dissimuler, figurent des articles de presse archivés par les maniaques policiers qui y ajoutent un bordereau de quelques lignes d’une banalité qui ne permet pas de parler de « secret ». Car un article de Bennabi dans la République Algérienne, ou une méchante critique contre lui parue dans Alger-Républicain, étaient connus de milliers de lecteurs. Cela peut difficilement être intitulé « archives secrètes ». Un article de la République Algérienne sur Ibn Sina peut difficilement passer pour un document inédit susceptible de révéler sur ce que Bennabi est supposé avoir cherché à cacher.

L’enthousiasme du lecteur baisse encore plus à la lecture des suppositions, souvent hasardeuses, des policiers locaux qui, à chaque conférence de Bennabi, rédigent sur lui un rapport, où ils infèrent qu’il était militant dans le parti de la personnalité qui l’a présenté au public. Une fiche de police remontant à juillet 1939 nous présente Bennabi comme « le président d’une section du PPA à Tébessa », avec le cheikh Larbi Tébessi !!! Les co-auteurs ont négligé de recouper, sur ce point, comme sur tous les autres, avec ce que Bennabi a expliqué en long et en large dans le deuxième tome de ses « mémoires d’un témoin du siècle » et dans « Pourritures ». Il expose la genèse de son premier livre, encore inédit et que nos auteurs devraient essayer de retrouver, « le PAS (Parti Apolitique et Social algérien) », rédigé en concertation avec Tébessi, et que Bennabi n’a pas réussi à publier dans « le Parlement algérien », le journal du PPA. S’il avait été du PPA, le « partisme » lui aurait rapporté la publication de son texte resté inédit jusqu’à nos jours. Le même acharnement policier à classer Bennabi dans des formations « séparatistes » dangereuses est à l’origine de déductions hâtives et hasardeuses qui nous présentent Bennabi comme un militant de l’UDMA, puis des Oulama. Une bonne historienne comme Malika Rahal commet la même erreur en décrétant, au vu des dizaines d’articles publiés dans la République Algérienne(qui n’obligeait pas ses collaborateurs à adhérer au parti de Ferhat Abbas), que Bennabi aurait été membre de l’UDMA. L’erreur vient du fait que le Dr Khaldi a été un membre fondateur de l’UDMA jusqu’en 1948, où il s’est présenté aux élections de l’Assemblée algérienne comme candidat « progressiste », ce qui signifiait son départ de l’UDMA. Bennabi l’accompagnait parfois dans les réunions de ce parti et ce qui laissait croire qu’il en était un militant. Il est regrettable que ces co-auteurs qui peuvent être d’aussi bons historiens que M. Rahal, sinon de meilleurs (car ils ont moins de présupposés idéologiques), aient négligé de déconstruire les discours policiers. Une lecture de Bourdieu, qui redevient d’actualité vingt ans après sa mort, les aiderait à tenir compte des « conditions sociales (et politiques, policières) de la production du discours », afin d’améliorer la scientificité de leur travail.

Une conférence faite par Bennabi en 1949, à l’Institut Benbadis devant 400 personnes ne saurait être qualifiée de « secret » pouvant dévoiler une partie de la vie de ce cachotier invétéré, comme persistent à le faire croire les co-auteurs. Là aussi le rapport de police tend à faire croire que Bennabi serait un responsable de l’association des Oulama, sans que cela suscite la moindre correction de la part de ces chercheurs qui gagneraient à ne plus considérer la police comme infaillible. Un policier de Biskra présente, en avril 1949, Bennabi, à l’occasion de son passage dans cette ville, comme « une personnalité marquante des Oulama », sans que les co-auteurs s’interrogent sur le bien-fondé de cette supposition . Ils nous rapportent aussi e mouchardage d’un groupe de sous-officiers, qui supposaient eux aussi que Bennabi était de l’UDMA, et l’ont signalé à la police, en se méprenant sur le croquis qu’ils ont vu dans son calepin. Pour une fois, le policier de Tébessa admet l’exagération de ces mouchardages. Mais ce document méritait-il d’être inséré dans le livre après la relativisation par le policier des assertions des sous-officiers ? Le seul fait de publier une rumeur démentie contribue à entretenir des confusions chez ceux qui lisent en diagonale ou ne vont pas jusqu’au bout du passage concerné.

Si les co-auteurs s’étaient donné la peine de parcourir les synthèses mensuelles de renseignements, faites après vérifications par un professionnel comme le colonel Schoen, ils auraient découvert que cet officier, partisan d’un réformisme colonial, cite souvent Bennabi, mais sans jamais reprendre à son compte les erreurs des policiers locaux.

Un autre recoupement avec ce qu’a écrit le regretté Mouloud Kassem à la fin de sa vie aurait introduit plus de précisions et de nuances. Il était jeune étudiant quand Bennabi a présenté les « Conditions de la Renaissance », en 1949, au cercle des étudiants de la rue de la Lyre. C’est ce brillant sujet, qui fera ses preuves à la Zitouna puis à l’université du Caire, qui a protesté le plus vigoureusement contre la notion de colonisabilité. Mais après avoir lu l’oeuvre complète d’Afghani, M. Kassem a été convaincu du bien-fondé des explications de Bennabi et dit n’avoir qu’un regret, c’est de n’avoir pas présenté ses excuses à Bennabi avant sa mort…Cette réaction hostile des étudiants du PPA s’ajoutait aux commentaires défavorables des publications de ce parti et de celles de l’UDMA et des Oulama. Bennabi à qui les policiers locaux attribuaient des appartenances à ces trois formations, dont aucune n’admettait l’adhésion à un parti rival, a fait l’unanimité contre lui dans ces trois courants où il a été lu rapidement et mal compris. S’il avait vraiment des appartenances partisanes cela lui auraient rapporté des indulgences au nom de la connivence due au « partisme », tant déploré par lui..

Les co-auteurs s’appesantissent sur les tentatives de Schoen de trouver du travail à Bennabi qui était recommandé par le cheikh el Oqbi, comme l’explique longuement l’écrivain dans ses mémoires. Là aussi, le lecteur attentif ne peut que déplorer « l’oubli » par les co-auteurs de leur promesse de situer les textes présentés dans « leur contexte ». Un meilleur accès aux autres archives de Schoen leur aurait fait découvrir la fiche détaillée sur Mostafa Lacheraf présenté comme un « aigri » qui « n’a pas obtenu les emplois qu’il croyait mériter ». Le colonel du SLNA le jugeait « récupérable », si un emploi à la mesure de ses ambitions lui était assuré. Lacheraf ayant fini par être entraîné au FLN par Salah Louanchi, avant de devenir célèbre grâce à sa détention avec « les Cinq », cela montre qu’il ne suffisait pas d’essayer pour réussir systématiquement à « récupérer » des intellectuels algériens auxquels le Gouvernement général s’intéressait de près dans le cadre de la première « promotion musulmane » initiée par Châtaigneau. Après avoir constaté les limites de l’utilisation des forces traditionalistes, les réformistes coloniaux entendaient nouer de nouvelles alliances avec des intellectuels de formation moderne. Schoen n’était pas approuvé par les colonialistes « radicaux » quand il continuait cette « politique musulmane » bienveillante, malgré le remplacement de Châtaigneau par Naegelen.. Là aussi, Bennabi s’explique abondamment dans le troisième volume de ses mémoires où il considère que son recrutement par la police aurait été « un suicide moral ». L’échec de la tentative de le récupérer a été tel qu’une fiche policière de 1958 le présente comme un « chargé de mission » par la Délégation Extérieure du FLN au Caire. Ce qui est totalement faux. Car, à la même période, dans une lettre conservé par son ami Salah Bensaï, Bennabi écrivait, aux « Messieurs du FLN » pour leur rappeler qu’il n’était « candidat à aucun haut poste dans le futur État algérien », et leur demander de cesser de lui verser l’allocation à laquelle il avait droit comme réfugié politique-et dont il pouvait se passer depuis son recrutement par Anaouar Sadate comme  conseiller du Congrès Musulman.

L’enthousiasme du lecteur baisse au fur et à mesure qu’il découvre que les auteurs « oublient » les précautions d’ordre méthodologique annoncées au début du livre. Le lecteur découvre que les pièces censées révéler ce que Bennabi est accusé d’avoir caché, contiennent en fait de vrais secrets… de Polichinelle. Mais l’on passe de la baisse sensible d’enthousiasme à la déception quand on arrive aux passages des archives policières provenant des archives judiciaires. Ces dernières sont consultables non pas aux archives d’Outre-Mer d’Aix-en-Provence mais aux archives nationales françaises. Les co-auteurs font la part belle aux aux rapports de la DST qui prenaient pour argent comptant les mouchardages d’ex-vichystes désireux de faire oublier par la délation mensongère leur collaboration passée. Là aussi, la méconnaissance de l’histoire de France par les co-auteurs leur fait faire l’économie de la contextualisation promise au début du livre. Ils auraient su que Bennabi est parti travailler en Allemagne dans le cadre de la « relève » pour obtenir la libération d’un de ses amis de la rue Trévisse fait prisonnier durant le drôle de guerre. La Résistance elle-même encourageait cela pour faire libérer des prisonniers qui venaient grossir ses rangs. Bennabi s’en explique longuement dans ses mémoires et à la lecture de ces explications circonstanciées montrent que Bennabi n’a absolument rien caché. Nos co-auteurs se dispensent de recouper les rapports policiers, érigés par eux en sources incontestables, avec ce qu’écrit Bennabi sur cet épisode. Certes, ils mentionnent furtivement que la justice a relativisé la portée de ces accusations et passent rapidement sur ce qu’ils nomment une « libération provisoire ». Les co-auteurs se croient encouragés à collecter les détails sur la vie de Bennabi, voire des potins, par un éditeur de ses articles qui dit ne pas se contenter de « ce que dit Bennabi de lui-même », mais jamais avoir apporté de neuf. Cela est effectivement recommandable si cela permet des corrélations entre des épisodes de la vie de l’auteur et des chapitres de son œuvre. Mais on ne trouve rien de tel dans le livre où les discours policiers ne sont jamais contestés, ni déconstruits.

En fait, Bennabi a été innocenté par le juge Billard dont l’impartialité est loué dans la dédicace de Lebbeik, paru en 1947, et réédité tout récemment, aux éditions Héritage. Il faut lire l’excellent livre de Zidane Mériboute dont la clarté permet de dissiper toutes les équivoques qui persistent à la fin de la lecture des deux co-auteurs. Haut fonctionnaire de l’ONU à Genève, ce juriste conclut son livre en rendant hommage à l’impartialité la justice française et, partant, au juge Billard, qui a tenu compte de l’anarchie de la Libération et a mis fin à l’arbitraire policier, facilité par la délation des « résistants » de la 13° heure, et a permis le retour de l’État de droit. Mériboute a pu avoir accès aux archives judiciaires grâce au prestige rapporté par ses cours de droit international à l’université d’Oxford.

La lecture de ce livre clairement rédigé et aux conclusions sans ambiguïtés met en mesure de se méfier des confusions et approximations des archives de surveillance. C’est ainsi que l’on apprend que le PPA dont il est question dans le rapport de juillet 1939 n’est pas le parti de Messali Hadj, mais la branche algérienne du PPF, créé par un dissident du PCF. Bennabi n’a jamais dissimulé cette adhésion au « groupe musulman du PPF » dont le chef de file, Ahmed Belghoul (un proche de l’émir Khaled) lui promit « l’intérêt musulman » sera préservé.

Mériboute esquisse une présentation, brève, mais suggestive, des grandes lignes de la pensée de Bennabi, ce que les deux co-auteurs négligent de faire, absorbés qu’ils sont par l’accumulation de détails dont le côté fastidieux finit par lasser le lecteur et en étant persuadés que leurs « révélations » passionneront les lecteurs avides de potins s’intéresseront à l’avenir à leurs « scoops » plus qu’à l’oeuvre de Bennabi. Chérouana qui est un bon traducteur, et a une bonne culture générale arabe devrait méditer l’adage qui recommande de s’intéresser à l’oeuvre plutôt qu’aux détails sur la vie de l’auteur : « is’al ‘amma qila wa la tas’al ‘amman qal ».

La grande différence entre les deux livres tient au fait que la culture juridique de Mériboute l’a amené à accorder plus d’importance aux archives judiciaires, auxquelles les autres ne pouvaient pas, ou ne voulaient pas avoir accès. Les commentaires parfois dithyrambiques sur leur livre sont signés par des journalistes avides de potins et de scoops qui n’ont retenu que la présentation de la Fondation Benbadis qui annonce des révélations sur ce que le présentateur appelle « les aspects cachés de la vie de Bennabi », sans s’aviser qu’il n’y a rien, absolument rien de « caché ».

Le travail important des co-auteurs confirment néanmoins qu’il ne faut jamais prendre pour argent comptant tous les contenus de toutes les archives policières.

Une prochaine réédition pourrait donner un bon livre s’ils se donnent la peine de faire les recoupements qu’ils négligèrent de faire, et s’ils se souviennent que pour une explication impartiale de l’inculpation en 1944, de Bennabi, qui fut la conséquence de celle de son épouse, il faut une assez bonne connaissance de l’histoire de France qui n’est pas réductible à celle de la France coloniale. La différence était telle que le non-lieu prononcé par le juge Billard n’a eu aucun effet sur les polices coloniales, pour la bonne raison que le système colonial était un régime policier qui ne tenait pas compte des lois métropolitaines.

Pour l’heure la lecture du livre des co-auteurs ne peut être utile que si elle est complétée par celle du livre de Mériboute qui permet de dissiper toutes les équivoques qui persiste dans le premier.

Le livre du juriste international n’est toutefois pas exempt d’erreurs, mais celles-ci sont vénielles et l’auteur promet de les corriger dans les éditions à venir. Même s’il se termine par un point d’interrogation, le sous-titre « Bennabi, « Père du courant islamique mondial ? », et même si l’auteur met « islamique » au lieu d’ « islamiste », cette formulation pose problème à ceux qui ont entendu Bennabi répondre un jour, fermement, et à ceux qui le savent par ouï-dire : » Je ne suis pas Hassan al Banna !!! ». D’autres phrases mériteraient d’être nuancées, comme celle où l’auteur écrit que « Bennabi a eu l’honneur d’avoir comme auditeurs des gens comme Rachid Benaïssa et Nouredine Boukrouh… ». Avec l’humilité qui sied au chercheur probe, Mériboute admet que c’est plutôt ces derniers qui eurent l’honneur d’écouter un grand penseur de la stature Bennabi… .

Sadek SELLAM.

1Ryadh Chérouana et Allaoua Amara : Documents sur Malek Bennabi dans les archives nationales françaises (en arabe). Publications de la Fondation de l’imam Abdelhamid Benbadis. Dar el Houda. Aïn Mlila. 2020

Zidane Mériboute : Malek Bennabi, « père » du courant islamique mondial ? Les fiches confidentielles des services secrets français. Top secret DST. Erick Bonnier. Paris. 2020